vendredi 30 septembre 2011

Dia doce - La Paz


Comme à son habitude, Vincent réveille Guigui qui dormait si bien dans son lit bolivien aux draps défraichis et dépareillés.

Aux dires (entre les lignes) du Lonely Planet, y’a pas grand-chose à voir ni à foutre à La Paz, genre même pas une église coloniale à la con qui vaille le coup d’œil. Ceci dit, cette ville et ses habitants nous sont immédiatement très sympathiques, sans doute car comme nous ils aiment bien faire la grève et manifester en criant « Pas content ! Pas content ! » De plus, ils ont de la bonne bidoche et pas que de la putain de truite et des sandwich à l’omelette, et surtout (pour Vincent) ils ont du bon pain et (pour Guillaume) des croissants jambon fromage (en revanche, c’est impossible d’y acheter une serviette éponge, les Boliviens doivent se sécher avec leurs vêtements de la veille).

Bref, bref, La Paz c’est sympa et pentu, c’est le San Francisco du tiers monde. On s’y sent tellement bien qu’on en oublie même de sortir l’appareil photo, donc si vous voulez savoir à quoi ressemble cette ville, allez sur google images.

On change de crèche pour rejoindre une auberge de jeunesse chaudement recommandée par le géant rouquin nivernais de Lima. On y retrouve les israéliens du bus plus pleins d’autres, c’est à se demander si on a pas atterri dans un kibboutz de vacance.

On passe une soirée tranquilotte, on teste le Burger King local (pas terrible), on se promène dans la ville qui confirme tout le bien qu’on pense d’elle et on descend quelques verres au bar de l’auberge. Décalage bolivien oblige, à 11 heures tout le monde est cramé et une heure plus tard ça dort.
En parlant de dormir, Guigui, qui a le nez bouché, est forcé de respirer par la bouche. Ce con ayant oublié de prendre sa petite bouteille d’eau minérale, et l’alcool aidant, il sent peu à peu sa bouche se transformer en désert d’Atacama. Cruel dilemme que voilà, terminer tout desséché comme la momie de Rascar Capac ou boire de l’eau du robinet au risque de choper la dysenterie, il opte pour la première option et passe une nuit pourrie.

On occupe le lendemain à se remettre de notre nuit, à se promener, à trainer à l’auberge, à acheter des maillots de foot boliviens, à changer des sous, Guillaume a mal au bide à cause du mélange BK/rhum/whisky, à jouer au billard, à chercher une serviette de bain mais on en trouve pas, à regarder des matchs du PSG à la télé.

Enfin, on se carapate pour prendre le bus de nuit direction Sucre !
 
Besame mucho,

jeudi 29 septembre 2011

Dias diez y once - Passage en Bolivie, Isla del Sol et arrivée à La Paz

Nous partons de Puno en bus à gringos. Dans le trajet est prévue une petite attraction : passage de frontière entre deux pays où l’immigration illégale venant d’Europe doit être un sujet majeur à en juger par les précautions prises des deux côtés.

Arrivée à Copacabana (pas le vrai, y’a moins de strings ficelle ici, l'eau est maximum à 18 °C), nous disons adieu à nos copines costariciennes et on prend quasi direct un bateau pour la Isla del Sol. On se met en mode tortue géniale de combat (gros sac derrière, petit sac devant) et on s’enquille l’escalier de l’Inca afin d’atteindre le village, non sans s’être auparavant acquittés d’un droit d’accès en faveur de la population locale. Là on trouve notre « bungalow » avec sommier mi-bois mi carton mais vue magnifique sur le lac. La douche, on la laisse pour plus tard…

Histoire de se dégourdir les jambes, on se fait une petite promenade puis la nuit venant on s’arrête diner dans une des nombreuses pizzerias de l’ile (rapportée au nombre d’habitant, doit y en avoir plus qu’à Rome). Quand on sort du resto, dehors il fait noir comme dans un four à pizza et on manque de se perdre, déambulant au hasard éclairés par la seule lueur des étoiles et de nos téléphones.
On met la viande dans le torchon.



Le lendemain à 9 heures Guigui se réveille et cherche fiévreusement Vincent pensant que celui-ci s’est fait enlever par le Sentero Luminoso. Erreur, ce dernier s’est levé aux aurores et a eu le temps d’aller deux fois au café mais pas sous la douche. Quel gros dégueu pense Guigui qui file derechef faire ses ablutions. Mais ce malheureux va vite comprendre son erreur, seul un mince filet d’eau glacée sentant la vase s’écoule d’un pommeau reliée à des fils électriques. Trop tard, il faut quand même y aller…

A peu près la vue depuis notre piaule...

Nous prenons le bateau pour aller dans la partie nord de l’ile afin de visiter des ruines. A peine débarqué, un p’tit vieux nous fait payer de nouveau (pour la population du nord cette fois-ci, la veille on avait payé pour celle du sud). On se ballade gentiment, les ruines sont tellement en ruine qu’on passe à côté de certaines sans même les voir. L’une d’elle est même située dans le jardin d’un vieux Bolivien. Cependant, le paysage est sublime, un peu comme dans un western de Sergio Leone mais avec de la mer tout autour. La légende raconte que c’est ici que le soleil est apparu, ça doit être vrai vu que tout est cramé partout.
Enduits de crème solaire, nous cheminons donc vers le sud, croisant plus de péages que sur l’autoroute du soleil (en tout on a dû payer quatre fois).

Dommage que l'eau soit à 14°...
Ile grecque ou plus haut lac du monde ???
 
"je crois que le village est par là..."
Et tout ça à 4000m d'altitude !!

 Nous récupérons nos gros sacs et descendons au port afin de retourner à Copacabana. Une fois, là-bas, nous décidons de prendre direct le bus pour La Paz, fuck Copacabana, y’a trop de pâtes à sel à dreadlocks qui font de l’artisanat et trop de compiles de Bob dans les bars.

A bord, nous faisons connaissance de deux toulousains, fort sympathiques mais pas très forts en organisation puisqu’ils passent leur vie dans les bus, alors que nous avec Vincent et son BTS de tourisme, on est carré, tout est optimisé. On remarque aussi la présence d’un groupe important de personnes parlant une langue, de nous inconnue, située entre l’arabe et le brésilien. Nous perçons cette énigme à l’occasion de la traversée d’une rivière en barque (le bus étant sur un bac), en discutant avec deux d’entre elles : ce sont des israéliennes se baladant en Amérique du Sud à l’issue de leur service militaire (filles comprises et ça dure deux ans).

En parlant d'israéliens, nous atteignons les faubourgs de La Paz et on dirait un peu Gaza après un raid aérien. On est pas très rassuré. Puis on aperçoit les lumières de la capitale bolivienne, située dans une dépression dont les bords sont quasiment à pic, c’est très joli, ça scintille, c’est comme si on avait mis des guirlandes électriques dans une cuvette de chiottes.

Comme nous arrivons au milieu de la nuit pour les Boliviens (22h30), nous nous rabattons sur le premier hôtel venu et après s'être mis en quête de nourriture (en vain), on fait dormir les yeux...

mardi 27 septembre 2011

Dia nueve - Uros y Taquile



Holà chicos,

Aujourd’hui, nos deux compay ont décidé de mettre leur sens de l’initiative et même pour tout dire leur cerveau en veille en choisissant de visiter les iles Uros et Taquile en voyage organisé. Un taxi vient donc nous prendre à l’auberge, nous dépose dans le bateau et zou en route. Notre guide est gentil même si c’est un peu relou d’entendre deux fois la même chose, the same thing, la misma cosa quoi, en anglais et en espingoin.


Premier stop, les iles Uros, célèbres iles flottantes connues dans le monde entier depuis les Mystérieuses Cités d’Or. Autant vous le dire tout net, c’est Eurodisney. Des flottes entières de bateaux remplies de gringos naviguent le long d’un chenal bordé d’iles-témoins dans lesquelles on t’explique comment ces braves gens s’y prennent pour construire leurs iles toutes molles et tout ce qui va dessus. Bien entendu, on essaie de te fourguer de l’artisanat local fabriqué en série et des tours de barcasses en osier. On est quand même arrivé à acheter un napperon 20 % moins cher, on progresse en commerce inéquitable…
Ce qui est marrant c’est qu’en montant sur un de leurs miradors en vannerie tu aperçois au loin des cabanes en dur et t’as un p’tit peu l’impression d’être pris pour un con.





On retourne dans notre promène-couillon, les pieds un peu mouillés, pour rejoindre l’ile de Taquilé. Cette dernière est quant à elle entièrement faites en cailloux, c’est une ile normale quoi. Taquilé ça rime avec bonnet. A en croire notre guide, ils passent leur vie à faire des bonnets, ils doivent sans doute les manger c’est pas possible autrement. Si on a bien retenu : jusqu’à 5 ans t’as un bonnet fait par ton papa avec un code couleur garçon/fille et on te laisse pousser les cheveux qu’on te coupe ensuite (un britzmila inca en quelque sorte). Ensuite t’apprends à faire des bonnets blancs, puis bicolores à motifs, encore après rouge à bout blanc pour les célibataires ou tout rouge (métaphore du gland turgescent ? On peut s’interroger…) pour les mariés, puis enfin quand t’es vieux un bonnet pour ton fiston ou ta gamine et rebelote…

Arrivés sur l’ile on a droit à un joli pestacle de danse folklorique (donner argent) et à un bon repas (not included my friend, not included).



Toutes ces dérives mercantiles, bien compréhensibles pour un pays qui débute dans le tourisme de masse, ne nous feront toutefois pas oublier le panorama enchanteur offert par lac Titicaca et ses différentes iles, qui par bien des aspects rappelle au voyageur des paysages méditerranéens.






De même, l’ingéniosité avec laquelle les habitants des Iles d’Uros ont su s’adapter à leur environnement tant naturel qu’humain est remarquable (faut pas oublier que si ils se sont fait chier à construire des iles flottantes au lieu de vivre à terre comme tout le monde, c’est pas pour le plaisir, c’est d’abord parce qu’ils se sont fait latter la gueule par une autre tribu qui vivait sur les rives).




De retour à Puno, on se fait un chinois.
 
Hasta luego,

Le super fil rouge #1 !!

dimanche 25 septembre 2011

Dia ocho - Cusco-Puno


La nuit n’a pas été franchement bonne dans notre dortoir de 20 personnes, avec un lit superposé qui manque de chavirer à chaque mouvement. Guigui, qui était encore valide, a chopé la crève la veille.

C’est le grand départ en bus pour Puno et le lac Titicaca. Ca a plus rien à voir avec le collectivo, là c’est du bus Volvo Marco Polo rempli de gringos : sièges inclinables et climatisation (et vieux remugles de chiottes aussi…mais pourquoi y’a toujours un con qui fait popo alors que c’est interdit hein ?)

8 heures plus tard, nous atteignons Puno et on se met au lit non sans s’être encore tapé la cloche dans un bon resto. Petit conseil au passage : au Pérou, faut aller au resto AVANT d’avoir faim, car vu le temps moyen d’attente de trois quarts d’heures, t’as le temps de tomber d’inanition ou d’être fin bourré avant l’entrée.
Voilà c’est tout petite journée quoi.
 
A la proxima,

Dia siete - Machu Picchu

Driiinnnggg !!!! 3 h 45 du mat’, ça pique un peu mais c’est le prix à payer pour être les premiers au Machu Picchu.
Dehors il fait nuit noire, mais le chemin est facile à trouver, il suffit de suivre la procession de Petzl fendant l’obscurité. On traverse le pont enjambant l’Urubamba et les choses sérieuses commencent, pour accéder au Machu Picchu et se quicher les 400 m de dénivelés, il deux options : la gentille route en lacet des bus et le tout droit dans les bois. Evidemment on va tout droit le long du sentier, enfin plutôt des escaliers, et on atteint l’entrée ruisselants (le T-shirt de Vince ressemble à une serpillère) mais contents, une heure plus tard.

Nous entrons ainsi les premiers au Machu Picchu et on vous raconte pas, enfin si on vous raconte, l’émerveillement qui nous attend : nimbée dans la brume du petit jour et surplombé par le majestueux Wayna Picchu, la forteresse perdue des Incas (pour pas longtemps, vu la horde de touristes qui nous suit) s’offre à nos yeux ébahis.
Le Machu Picchu c’est un peu le double effet Kisscool, non seulement les vestiges de la citadelle sont admirablement conservés mais son environnement naturel constitue un écrin superbe.
Le Machu Picchu




Une fois la première émotion passée, on essaie de s’incruster pour l’ascension du Wayna Picchu. En effet, s’y étant pris comme des gros nazes on n’a pas les bons tickets, ceux qu’on a permettent de gravir le Machu Picchu qui est la montagne ayant donné son nom au site. On essaie de corrompre le gardien mais rien n’y fait, il reste inflexible et nous trique (qui a dit que la corruption était toujours un mal)

Lost in Machu Picchu

une rencontre improbable...

La brume arrive...


Le fil rouge #1

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous déambulons dans les ruines avant l’arrivée des premiers bus, puis nous nous rendons au début de la randonnée permettant d’accéder à la montagne Machu Picchu (600 m de dénivelé ce coup-ci). Et là mes amis on en a chié mais comme des turcs, c’est pas un sentier c’est une succession de marches irrégulières sans aucun replat. Au bout d’une heure dix de délicieuse souffrance (surtout pour Vincent qui a fait la moitié du parcours en polaire et le nez bouché), nous arrivons au sommet où se caille sérieusement les miches mais qu’est-ce qu’on est content ! Seul bémol…y’a tellement de brumes (ou de nuages on sait plus trop) qu’on voit rien du tout…


Le fil rouge à 3000 mètres!!!!


On redescend à la citadelle puis à Agua Calientes, on mange encore des patatas fritas, on se douche dans le noir à la Petzl (on a bien fait d’en prendre) pour cause d’ampoule grillée cette fois ci et on trace à la gare pour reprendre notre train de bandits.

Arrivée à Ollantaytambo, pas le courage de visiter les ruines (un peu marre des vieilles pierres sans doute). On prend un bus jusqu’à Cusco et on retourne à l’auberge, épuisés mais heuuureuxx !
 
Adios amigos,